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Voyages partout et ailleurs, plein de couleurs
23 mai 2013

Carbet à Oiapoque (Brésil) en face de St Georges (Guyane Française)

J'ai passé, plusieurs fois, quelques semaines en Guyane, et vais y retourner encore. J'ai beaucoup à en dire. Le tout est de savoir par où commencer. J'ai choisi un des premiers endroits où je suis allée, et c'est finalement au Brésil, de l'autre côté de la frontière.

Je suis allée à St Georges pour voir l'Oyapock (le fleuve et frontière), et je l'ai traversé pour aller à Oiapoque (la ville) au Brésil ! Bien que le pont soit construit, il n'est pas ouvert, faute de route coté brésilien lié à de nombreux désaccords +/- politiques et problèmes frontaliers. La traversée se fait par pirogue (des piroguiers passent régulièrement), ou en bateau ou jet ski. Jet ou bateau peuvent être sympa pour aller à Saut Maripa d'un côté (très beau) ou jusqu'à l'embouchure de l'autre. Pour ma part, j'y ai fait mon batème de jet ski et c'était plaisant.

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La vue depuis St Georges du Brésil. On distingue la largueur de l'Oyapock.

Zone de mise à l'eau des jets, les voitures peuvent être laissées chez des habitants qui font parking. J'ai croisé de nombreux enfants qui jouent au bord de l'eau, c'est déjà dépaysant, loin de la ville et des habitudes de métropole. Un habitant est venu aussi prendre sa "douche". Les habitations brésiliennes en face, sont colorées. Elles sont au milieu de la verdure, ce qui ne fait que les rendre plus festives et "exotiques" à mon goût.

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Une grenouille qui vient nous rencontrer, avec nos hamacs en fond.

Le carbet c'est l'hébergement entre le camping et la maison d'hôtes (avec l'acceuil, les repas en groupe). Il y en a partout en Guyane. Ce sont des abris en bois +/- inspirés des vrais carbets amérindiens (un article plus tard à ce sujet). Chacun vient (possibilité aussi d'en louer) avec hamac, moustiquaire (indispensable!!) et profite du coin. Ici on voit que le toit est en tôle, le sol est recouvert de lattes, c'est carrément confort, y'a même l'électricité. Il y a toilettes et douche dans le carbet (non, ce n'est pas toujours le cas, parfois c'est autrement et c'est marrant aussi... A venir!).

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Adresses des carbets sur : escapade-carbet.com Ce site présente tout les carbets, pour tout les prix, tout les conforts et tout les goûts. C'est l'adresse indispensable pour partir en vadrouille en Guyane !

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Voila, la terrasse du restau du carbet ou nous étions: Chez Ron.

C'est un carbet plutot confortable, avec un rapport qualité-prix très satisfaisant et des repas locaux très bons (poissons et viandes), toujours servis accompagnés de riz, de feijoada (haricot noir préparé avec du lard) et de fajofa (couac (farine de manioc), préparé avec de l'huile et des oignons), un régal ! Les caipirinha (cocktails à base de cachaca, citrons verts, sucre et glace pilé) sont à tomber par terre !! Sur la carte on croirait les prix en euros mais c'est en réals (1réal vaut moins de 0,4€), ouais c'est vraiment peu cher ! Le petit dejeuner est ultra copieux et délicieux (mangue fraiche, bacoves (petites bananes), jus locaux, pain, confitures...). Les personnes sur place comprennent le français. Des aras rouges viennent régulièrement récupérer quelques graines et sont donc tout proche de nous. Une petite plage peut permettre de mettre les pieds dans l'eau. Au matin, les singes chantent et passent pas loin, j'ai eu la chance de les surprendre très tôt, je n'étais pas remise du décallage horaire. Grâce à ça j'ai pu aussi observer les beaux reflets sur le fleuve au petit matin, avec le calme de la forêt et des chants d'oiseaux. Il y a toujours une plante, un insecte à observer dans ce calme (article sur toutes ces belles plantes à venir).

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C'est plus un week end repos et balades sur l'eau que vraiment un carbet visite de la cambrousse. Je ne crois pas qu'il y ait de balade ou rando autour, c'est peut être le seul inconvéniant que je vois à citer.

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L'entrée d'Oiapoque en venant du carbet.

C'est plutot animé comme village. Quand j'y étais c'était les élections locales, il ne font pas ça comme nous: les voitures aux éfigies des candidats passent de la musique toute plus forte les unes que les autres... C'est assez pauvre, il ne faut pas s'attendre à de belles constructions. Quand on arrive au coeur du village, le musée "Kuahi" des indigènes l'Oiapoque est sur la droite, je ne sais pas ce que ça vaut, je n'y suis pas allée.  Plus loin, le marché communique avec des petits commerces avec des vendeurs de tout. Toutes les boutiques communiquent, saucisses sous vide, tapis, chaussures, hamacs (à prix cassés!) je me suis cru un peu comme dans un souk au mahgreb. Le couac est vendu en sachet, c'est la farine de manioc, elle est en grain plus fins qu'en Guyane, elle peut se préparer comme d'autres cérérales en taboulé par exemple, ou alors dans les plats en sauce (dans les feijoadas (haricots rouges en sauces) c'est une tuerie !). Au bout on arrive sur le port, le long du fleuve.

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Sur la doite, il y a l'église, qu'on devine au coeur des occupations des Brésiliens. Derrière, en face du poste de police se trouve un monument, qui témoigne de l'histoire de la frontière brésilo-guyanaise en 1900 arbitrée par la Suisse. Le Brésil et la France étaient accordés sur une limite au niveau du fleuve "Japoc". Pour la France ça correspondait au Araguary et pour le Brésil c'était l'Oyapock. Le malentendu a duré plusieurs années avant l'abitrage suisse. La différence était de 260 000 km² de territoire qui aurait multiplié par 4 la surface du territoire guyanais...

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A l'arrière de ce monument démarre une "route" en terre battue, assez remarquable (proche de celle de la photo avant le pont), rejoignant Macapa (capitale de l'Amapa).

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Une plage naturelle lors de la balade sur le fleuve.

En allant vers saut Maripa, on peut voir des petites plages +/- occupées, quelques maisonnettes, une petite ile était remplie d'enfants jouant au foot, l'image même du Brésil à mes yeux. Saut Maripa est vraiment joli à voir, il fait 2km de long. Aucune photo ne rend ce que c'est. Un saut est une zone de dénivelé avec des rapides et des roches. C'est difficile à passer en bateau à cause de ces roches et des différences de fond.

En allant vers l'embouchure, il y a moins de petites plages, il y a parfois une ile qui sépare l'Oyapock en 2 bras. J'ai eu l'impression d'être au milieu de rien et de tellement à la fois. La forêt amazonnienne nous entoure, c'est sublime et grandiose. J'ai fait escale à Trois Palétuviers. C'est un village accessible uniquement par l'eau. Pour info, le palétuvier est un arbre présent dans les mangroves, il a des racines aériennes. Ce village est petit, l'école centrale avec sa grande cloche et moins d'une dizaine de maison visible directement dans le village. Le village est connu pour les échecs, les enfants apprennent à jouer l'école, et un club d'échecs leur permet d'améliorer les compétences, de rencontrer des champions et de voyager pour des compétitions (les cavaliers trois palétuviers).

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C'est ainsi que s'achève ce premier bout de voyage en Guyane.

 

"la caïpirinha, c’est comme les seins : une seule ce n’est pas assez, trois c’est trop!" Proverbe Brésilien

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Commentaires
S
C'est très beau, je ne suis jamais allé dans ce coin, ce doit être vraiment cool d'y faire un peu de Jet ski! :)
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  • [A mon sens, écrire un voyage c'est faire le portrait des pays qu'on parcourt et le narrateur n'a pas le droit de les rendre méconnaissables.] Léonie d'Aunet -- J'essaierai de vous raconter mes virées, expéditions et périples au mieux, alors bon voyage!
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